L’appel des sirènes
T’as l’impression d’être efficace …
Mais, chère lectrice, cher lecteur, ce qui te donne parfois cette impression d’être productive n’est en réalité, qu’un chant de sirènes : séduisant, apaisant, mais te détourne doucement de ton cap.
On a toutes nos ruses : lire un article de plus, peaufiner un plan, ajuster un détail. Tout cela nous donne une sensation de maîtrise, et pourtant… souvent, ça nous empêche d’avancer.
J’appelle cela le chant des sirènes de la procrastination.
On ne perd pas son temps, non.
On affine, on prépare, on optimise. Et ça fait du bien — c’est presque noble — parce que c’est fait au nom de l’excellence.
Je te donne un exemple.
En ce moment, je veux lancer une nouvelle série de vidéos sur le leadership antifragile et transformationnel — mon cœur de métier, l’essence de tout ce que je fais depuis plus de vingt ans.
Et parce que j’y tiens profondément, je tombe dans le piège.
Je lis, je cherche, j’écoute des podcasts, je vérifie mes modèles, accumule des théories, peaufine les principes…
Et quand je ne trouve pas exactement ce que je veux, je recommence.
C’est absolument dé-li-cieux. Je déguste len-te-ment chaque trouvaille.
C’est un travail d’une élégance parfaite, un exemple criant … de procrastination🤣!
En réalité, je n’avance pas
Alors que je me plaignais (gentiment) à mon mari de ne rien trouver de vraiment excitant — c’est mon moteur quand j’ai besoin d’un petit coup de motivation — il m’a soudain demandé :
« Tu as déjà entendu parler des illusions de productivité ? »
— Non, c’est un jeu en ligne ?
— Pas du tout. C’est un bloqueur de créativité. J’ai lu ça sur un blog. »
Ça a tout de suite fait tilt. Et tout prenait sens.
Ces illusions de productivité, ce sont les chants des sirènes : elles nous séduisent en nous donnant l’impression d’être en mouvement, alors qu’on tourne en rond.
Les quatre chansons
Il existe quatre types de syndromes – des chansons douces – qui bloquent la création.
Comme une voix mentale qui chuchote tel un metronome :
« Si tu veux créer, alors tu dois commencer par faire ceci d’abord. »
Cette ritournelle te fait croire que tu n’en a pas encore assez :
pas assez de savoir, pas assez d’outils, pas assez de clarté, pas assez de perfection.
Pratiquement, on se réfugie dans le syndrome bloquant qui nous est le plus confortable… et on adoooore s’y perdre!
Voici les quatres syndromes
-
syndrome du savoir
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syndrome de l’outil
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syndrome du processus
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syndrome de la maintenance
— « Dans mon cas, » poursuit mon mari, « c’est clair : je souffre du syndrome de la maintenance ! »
— « Et toi ? » m’a-t-il demandé.
— « Le savoir ! » ai-je répondu en riant. Bingo!!
Les sirènes murmurent
En effet, quand vient le moment de matérialiser une idée, j’ai tendance à patiner, et pas rien qu’ un peu.
Maintenant que j’ai démasqué ces voix qui me soufflent à l’oreille « apprends encore », je vois ce que j’ai à faire pour la faire taire.
La partie de moi qui me veut mon vrai bien — installée quelque part dans mon cerveau exécutif — intervient doucement et dit :
Arrête toi. Stop. Lâche tout.
Respire.
Mantra 1 : J’en sais déjà assez pour commencer.
Mantra 2 : Un tien veau mieux que deux tu l’auras.
Oust – via les petits shoots éphémère et répétitifs de dopamine.
Lentement, je ressens le calme tranquille prendre le dessus, le bien-être et l’acceptation de la sérotonine.
Réfléchis
À ton tour.
Qu’essaies-tu de produire sans jamais le terminer ?
Lequel de ces syndromes t’emprisonne : trop de savoir, trop d’outils, trop de processus parfaits ou trop d’entretien ?
Reconnais ton schéma préféré.
Souris-lui.
Remercie-le.
Puis laisse-le partir.
Regarde à nouveau : as-tu déjà tout ce qu’il te faut ?
Lâche le résultat et fais simplement ce que tu fais le mieux.
C’est ça — ta véritable contribution.
Prends cinq minutes de calme aujourd’hui pour observer où tu bloques — à apprendre, à organiser, à perfectionner.
Puis fais un pas imparfait. Mais fais-le.
Quel est ton syndrome préféré de procrastination ?
Dis-le-moi — j’adore voir comment la prise de conscience change tout.
Les sirènes continueront de chanter.
Assure-toi simplement que c’est toi qui tiens la barre.







